Le salon All 4 Pack aurait dû se tenir fin novembre à Paris. Pandémie oblige, le salon a malheureusement été annulé. Mais que cela ne tienne, un livre blanc rédigé en collaboration avec Fabrice Peltier est sorti pour l’occasion. Intitulé “L’emballage fait sa révolution”, il présente les dernières innovations métiers. Focus sur les tendances pointées par cet expert reconnu dans le monde de l’emballage.
Vers un emballage plus responsable et plus durable
Pour Olivia Milan, directrice de All4Pack, l’évolution de l’emballage devra obligatoirement se tourner vers l’économie circulaire : « Nous traversons une période où l’emballage va être amené, par interdiction ou la réglementation, à évoluer fortement. Nous sentons déjà émerger chez les industriels de nombreux questionnements. Une volonté aussi de participer à des ateliers, des workshops, pour continuer à innover pour offrir des emballages plus responsables. »
La tendance verte de la société se confirme donc, encouragée par la Responsabilité Elargie initiée dans la loi anti-gaspillage à l’horizon 2021. Les industriels sont donc engagés dans ce combat en vue de trouver des solutions durables, réutilisables et recyclables pour leurs emballages. Mais alors, quels sont les emballages de demain ?
Les emballages en carton
Le carton est LE matériau qui s’impose. Facile à utiliser, l’emballage carton est peu cher et il existe déjà de bonnes filiales de tri mises en place en vue de son recyclage. Voilà autant d’arguments qui en font un choix de prédilection. Les industriels l’utilisent de 1000 façons pour le substituer au plastique via des techniques de moulage ou d’étanchéisation. L’emballage carton est étudié pour remplacer la barquette en polystyrène pour la viande, la barquette en plastique bleu de champignons, l’emballage des tranches de fromage ou encore le bol pour les salades préparées à emporter. La tendance est aussi au “tout carton”. Le but étant de remplacer les emballages mixtes par un emballage 100% carton pour en faciliter le recyclage. Bientôt fini donc l’opercule transparent en plastique ou le petit bec verseur en inox sur les emballages alimentaires notamment.
Les emballages primaires en plastique
Se passer du plastique est encore loin d’être une vision réaliste. L’objectif concernant les emballages plastiques est donc d’en faciliter le recyclage et la transformation pour qu’il soit réutilisable. Les industriels creusent plusieurs pistes à cet égard, comme :
- le monomatériau : si on prend l’exemple d’une bouteille en plastique, le but serait que le bouchon, la bouteille et son étiquette n’utilisent qu’un seul et même matériau pour augmenter sa recyclabilité.
- réduire l’emballage plastique au minimum : on joue ici sur l’épaisseur de l’emballage en plastique qui est réduit à la fonction de contenant étanche. Il est alors associé au carton qui lui procure la rigidité et assure sa manipulation pendant le transport.
- promouvoir les matériaux recyclés : les matériaux plastiques conçus à partir de plastique recyclé ne sont pas aussi transparents ou aussi blancs que les emballages sans matière recyclée. L’idée est donc de changer le regard des consommateurs sur ces nouveaux matériaux recyclés. Comme cela fut fait, il y a quelques années, avec le papier.
Les emballages en verre ou en métal
Ce n’est pas nouveau mais les contenants en verre, ou les boîtes en métal, retrouvent un certain intérêt étant donné les tendances et réglementations en faveur d’une économie circulaire et d’une écologie plus respectueuse. Objectif, privilégier les contenants qui se réutilisent ou se recyclent pour une même utilisation. Là aussi, les filières de récupération et de revalorisation sont déjà bien en place. Jusqu’ici, le principal frein était le surcoût occasionné par ce type d’emballage. Mais ce coût est amené à diminuer à mesure qu’il sera de plus en plus répandu. Il faut donc s’attendre à voir de plus de bouteilles en verre et de flacon dans notre quotidien, notamment dans le secteur cosmétique et dans l’alimentaire.
Les nouveaux matériaux d’emballage
Protéine de lait, mycélium agricole, cellulose, algues, coquillages, intégration de copeaux de bois, de fibres de papier, amidon de pommes de terre ou encore déchets de noyaux d’olives…Les recherches vont bon train pour trouver des matériaux alternatifs, si possible bio–sourcés, aux plastiques traditionnels. Si le matériau miracle n’a pas encore été trouvé, de nombreuses possibilités sont étudiées comme solution de remplacement ou en combinaison avec du plastique pure et/ou recyclé. Des essais pour en réduire la teneur sont aussi envisagés. Affaire à suivre donc!
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